Un roman sur les dragons... mais pas que !

La légende du chevalier fou (1/3)

Posted on juillet 23, 2010 | 0 comments

Le récit que vous vous apprêtez à lire n’est documenté que par une dizaine de parchemins retrouvés au cours du XIème siècle. Pour le reste, il s’agit avant tout d’une légende qui, tout comme celle du Pentacle, survit à travers le temps de manière mystérieuse.

On l’appelait Palfran le fou.

Ce jeune chevalier de dix-huit ans avait pourtant toute sa tête. Si ce surnom a perduré, c’est surtout à cause de son comportement vis-à -vis de ses compagnons. Mais reprenons les faits dans l’ordre, si vous le permettez.

Palfran fut le premier aspirant chevalier de sa génération à être remarqué. Quelques mois avant sa naissance, son formateur, Hassim, un ancien soldat perse, fut informé de sa nomination pour éduquer le plus puissant chevalier de son époque.

D’après les écrits, le représentant de l’eau serait né quelque part entre l’actuelle Turquie et l’actuelle Bulgarie, mais les données restent assez vagues à ce sujet. Il est cependant précisé qu’Hassim aurait assisté à la naissance du jeune prodige et y aurait laissé un bras. Sa mère, déjà très affaiblie par cette grossesse éprouvante, accoucha avant le huitième mois et mourut en couche. Il existe un nombre incalculable de légendes entourant le mystère de la venue au monde de Palfran. Aucune ne semble receler ne serait-ce qu’une part de vérité, aussi nous abstiendrons-nous de colporter des informations non vérifiées.

Ce qui est sûr cependant, c’est que le pouvoir du nourrisson était terriblement puissant. Le chevalier avait la capacité d’attirer à lui toute trace d’humidité, quelle qu’en soit la source. Il pouvait assécher le corps d’un être vivant en quelques secondes, puiser l’eau des profondeurs du sol sans le moindre outillage, ou même, capter l’humidité ambiante. Il pouvait également contrôler à distance la plupart des liquides et changer leur état, en les solidifiant ou au contraire en les gazéifiant. Pourtant, comme la plupart des chevaliers, il lui fallut des années pour maîtriser parfaitement ses dons. Ainsi, sa mère, sa première victime, avait passé une grande partie de sa grossesse en état de déshydratation. Au moment de la délivrance, le simple contact entre Hassim et le nouveau né déclencha l’absorption par Palfran de l’humidité contenu dans le corps de l’adulte. Pris au piège du pouvoir extraordinaire d’un enfant affamé, le formateur y laissa le bras gauche, et s’éloigna avant que le phénomène ne s’attaque au reste de son corps. Il est dit que pendant les trois années qui suivirent, le formateur ne s’approcha plus de l’enfant, envoyant à sa place domestiques et esclaves. Une centaine y aurait laissé la vie.

Par la suite, le guerrier éduqua son apprenti dans la plus pure tradition perse, et en fit un soldat que rien n’aurait pu arrêter. Palfran maîtrisa petit à petit ses capacités. Et plus il progressait, plus il devenait dangereux. A l’âge de huit ans, il assécha un champ de blé de près de quatre acres, détruisant la récolte complète de la saison. Il prétendit avoir fait cela pour tester ses capacités. C’est à l’âge de quinze ans que les premiers signes de ce qui fut plus tard la plus grande catastrophe du Pentacle apparurent…